Présidentielle 2025, le code électoral, la candidature de Paul Biya, les évêques, les chefs traditionnels, Atanga Nji et les partis politiques, le président du Mouvement Réformateur se livre sur les grands sujets d’actualités en ce début d’année électorale au Cameroun.
Vous avez récemment organisé une rencontre avec les forces politiques de l’opposition pour rechercher un large consensus sur le code électoral ; qu’est ce qui ressort de ces échanges et un consensus est-il vraiment possible autour de ce code électoral dans le contexte actuel ?
La rencontre avec les leaders politiques a été précédée par la lettre ouverte que j’ai adressée aux leaders politiques en novembre 2024 pour la mise sur pied d’un cadre élargi de concertation des leaders politiques visant la réalisation des actions concrètes pour la modification du Code électoral avant la présidentielle 2025.
«C’est dire que cette rencontre, organisée à l’attention de tous les leaders politiques même si, pour des raisons logistiques, nous avons envoyé des invitations à une quarantaine de partis politiques, se voulait un cadre de concertation pour arriver aux actions concrètes visant à obliger le RDPC à accepter la modification du code électoral. Si on peut regretter le peu de représentativité sans comprendre le refus du dialogue de certains leaders politique, nous sommes satisfaits de l’issue de cette rencontre avec l’acceptation par les partis politiques du combat pour rendre effective la modification tant attendue du code électoral.»
Les camerounais ont obtenu le multipartisme après un bras de fer avec le RDPC qui au début des années 90 avait marché contre le multipartisme. Il n’y aura pas de consensus sans une réelle volonté des leaders politiques de faire accepter la modification du code électoral au RDPC.
C’est une nouvelle année, quelles sont les priorités du Mouvement Réformateur en 2025?
Nous sommes en période électorale au moins jusqu’en mars 2026.
«Notre priorité est de travailler au succès des forces alternatives pour arriver au changement dans notre pays.»
Le RDPC qui a conduit le pays au bord du gouffre n’a plus rien à offrir aux camerounais. Le niveau de paupérisation de nos concitoyens oblige tout le monde à s’engager dans cette voie et malheur à ceux qui vont sacrifier l’intérêt général en permettant au RDPC de poursuivre son aventure devenu mortifère pour tous les camerounais du nord au sud et de l’est à l’ouest.
2025 est une année électorale au Cameroun, quel rôle va jouer le Mouvement Réformateur lors de la Présidentielle ?
La présidentielle pour les réformateurs est un scrutin très important qui a vocation à structurer l’union des forces du changement.
«Tous ceux qui veulent la victoire des forces du changement doivent travailler à l’unité de l’opposition dans notre pays. C’est à cela que nous nous engageons particulièrement cette année.»
Le climat sociopolitique est tendu actuellement, quel regard vous portez sur le bras de fer entre le Ministre de l’Administration Territoriale et quelques leaders de partis politiques ou même les leaders de la société civile ?
Le climat politique sociopolitique est tendu dans notre pays depuis 2008 avec la violation de la constitution par le RDPC pour permettre au Président Biya de se représenter en 2011 alors que la constitution ne le permettait pas. Le massacre des jeunes manifestants en 2008, la situation de guerre dans l’extrême nord, l’emprisonnement des leaders du G11 et d’autres acteurs comme l’ancien Ministre Marafa, la guerre dans les régions anglophones, l’emprisonnement des militants politiques après la présidentielle de 2018…etc.
« L’immixtion du Ministre Atanga nji dans les affaires ou la vie interne des partis politiques ou des associations est juste de reflet de la victoire des extrémistes du RDPC au sein du parti au pouvoir.»
Il convient peut-être de rappeler que le Ministère de l’Administration territoriale n’assure pas la présidence du conseil d’administration des partis politiques ou des associations qui organisent leurs activités conformément à leurs statuts et à la loi.
Certains leaders religieux demandent au Président Biya de se retirer et d’autres chefs traditionnels soutiennent sa candidature. Que dit le Mouvement Réformateur sur cette situation ?
Les camerounais indépendamment de leurs places ou de leurs fonctions dans la société sont libres de leurs choix ou opinion politique mais vous commettez une grave erreur en mettant sur le même pied les déclarations des évêques qui ont appelés au départ du Président Biya et la mascarade organisée par les Ministres Fame Ndongo et Atanga Nji au palais des congrès avec l’argent des contribuables camerounais. Cela étant,
«si le Mouvement Réformateur remercie les évêques pour leurs prises de position fortes et sans ambiguïté, il appelle le RDPC a arrêté le rabaissement sans cesse de l’autorité traditionnelle dans notre pays en poursuivant comme à l’époque coloniale la confusion entre les chefs traditionnels et les auxiliaires de l’administration.»
Les candidatures à cette élection présidentielle se multiplient, l’alternance est-elle vraiment possible au Cameroun cette année ?
L’alternance est possible à deux conditions à savoir la modification consensuelle du code électoral et le rassemblement le plus large possible des forces du changement.