Comme un héros, François Hollande est accueillis en grande pompe au Mali en 2013 ; très ému, il dira même que c’est le plus beau jour de sa carrière politique. Oui, les forces françaises viennent de sauver Bamako d’une invasion djihadiste, oui la France vient de marquer un point dans la lutte contre le terrorisme. Mais pour autant, le terrorisme a-t-il été éradiqué sur le sol malien ou dans le Sahel, la réponse est connue, 13 ans après. Sans l’aide de la France, « beaucoup de chefs d’Etats africains ne seraient pas à la tête des pays souverains », dit Emmanuel Macron. Faut-il lui rappeler que le Mali a été coupé en deux pendant la présence française ; notamment le nord Mali sous occupation djihadiste qui voulaient l’indépendance, avec pour ambition d’arracher une grande partie du Sahel pour en faire un grand pays et par conséquent, une grande base de l’état islamique. Ces terroristes chassés de Bamako ont donc trouvé refuge au nord, pendant que les milliers de soldats de l’opération « Barkhane » profitaient de la vie dans les rues de la capitale et dans leur gigantesque base. Pendant ce temps, la France poussait le président malien de l’époque à négocier avec les terroristes. C’est l’une curieuse histoire de l’amitié française au Mali qu’il faut rappeler à l’audacieux Macron.
L’exemple du Mali est d’ailleurs loin d’être isolé. On peut légitimement se poser les questions sur à quoi auront servi les multiples présences militaires françaises sur les terres africaines : Sangaris a laissé la Centrafrique dans la division, la guerre et la ruine, les militaires français au Tchad n’ont pas empêché les rebelles d’assassiner le Maréchal Idriss Déby, tout comme au Niger, les soldats français n’ont jamais réussi à limiter les exactions de Boko Haram, ces mêmes militaires français au Rwanda sont restés observateurs du génocide rwandais, laissant les fils de ce pays de déchiqueter en 1994. Sur le sol africain, des milliers de soldats français, plusieurs bases militaires françaises bien équipées de matériels de pointes, mais les drones français n’ont jamais localisé la base des terroristes dans le sahel ou les éléments de Boko Haram dans la forêt de Sambissa au Nigéria pour les exterminer. Malgré « l’aide militaire » française dont réclame le président Macron, la présence militaire française n’a laissé derrière lui, que du chaos dans la plupart des Etats africains.
Une « aide » militaire à quel prix ?
Dans la mémoire collective des africains d’aujourd’hui, toute présence française sur le sol africain est liée à la « Françafrique » et ce terme ne renvoie qu’à des souvenirs douloureux : coups d’états, assassinats des défenseurs de la cause africaine, accords coloniaux (d’exploitation et de pillage du continent), l’aide publique au développement (pour ruiner davantage les pauvres citoyens), le C2D (pour enfermer les pays africains dans le piège de l’endettement à vie) et enfin le fameux FRANC CFA (qui est l’élément moteur du néocoloniasme économique). Monsieur Macron ignore-t-il ces plaies inguérissables du partenariat entre son pays et le continent noir ? J’en doute, ou alors il est judicieux et même indispensable de le lui rappeler, puisqu’il a hérité d’une patate chaude en devenant Président de cette République de colon qu’est la France.
Les militaires français peuvent-ils vraiment abandonnés leur pays et venir se sacrifier pour la sécurité des noirs gratuitement ? Emmanuel Macron a la réponse, c’est un jeune très intelligent. Au moment où il faudra ouvrir le débat sur l’exploitation du sous-sol africain, il faudra interroger les militaires français sur les types d’activités menées dans leurs différentes bases en Afrique. Les militaires français sont loin d’être exploité en Afrique, contrairement aux ancêtres de l’Afrique (rebaptisés tirailleurs) qui ont été enrôlés de force pour libérer la France des griffes de Hitler. L’histoire doit être racontés le plutôt possible et on pourra enfin dire « MERCI » à Macron s’il accélère la déclassification des archives coloniales, nous restitue les objets d’arts volés par les colons, sans oublier les fonds africains logés dans le trésor français qu’il faut restituer à l’Afrique, fermer le compte des opérations et enterrer définitivement le Franc Cfa.
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